Législation et évolution de la pornographie au Japon
La pornographie japonaise s'est diversifiée afin de répondre à des besoins variés. Cette diversification s'est faite pour trois raisons:
Distraire en développant des moyens d'expression qui n'existaient pas encore,
Occuper des places laissées vacantes sur le marché,
Contourner la censure.
Ni le conservatisme religieux ni le féminisme n'ont été un frein déterminant dans la pornographie au Japon.
Législation et censure
Le tabou religieux et social stigmatisant la nudité a été historiquement plus faible au Japon qu'en occident. Les livres érotiques détaillant des actes sexuels sont en vente courante pendant
toute l'époque d'Edo (1600-1868). Hommes et femmes se baignent couramment en public jusqu'à l'ère Meiji et même au-delà alors que, pour la civilisation occidentale, la nudité et à fortiori la
nudité en public était mise à l'index. Ce n'est qu'après l'ère Meiji que la nudité a été stigmatisée au Japon. L'extrême nudité montrant les parties génitales est prohibée et poursuivie (sauf
dans les bains publics). Il n'y a, pendant cette période, que deux plages ouvertes au nudistes, toutes deux privées.
Au Japon, l'article 175 du Code Pénal punit d'emprisonnement et/ou d'amende quiconque vend ou distribue du matériel « obscène ». Définir ces fameux éléments « obscènes » a fait couler beaucoup d'encre au siècle dernier. Il est habituel dans les publications pornographiques de masquer tout ou partie des organes génitaux par un rectangle noir. Les films ou vidéos appliquent une pixellisation sur les régions pubiennes au cours des scènes explicites. Certaines bandes vidéo ne sont pas censurées, il s'agit dans ce cas de films tournés par des sociétés étrangères avec des actrices japonaises.
Jusque dans les années 90, la région pubienne entière, y compris les poils pubiens était réputée obscène et non publiable. Waterfull and Santa Fe de Kishin Shinoyama est la première publication à transgresser la législation en montrant les poils pubiens. Beaucoup de producteurs adhèrent alors à des groupes d'éthique et décident de ce qui est acceptable ou pas. Biderin et CERO (Computer Entertainment Rating Organization) sont deux exemples de ce type d'associations. En 2007, la police commence à poursuivre les « webmestres qui autorisent la présence de photographies de nus non censurées sur leur site ». De récents aménagements autorisent à montrer la pilosité pubienne et les organes génitaux dans un but d'enseignement.
Il est tout aussi illégal d'importer des objets pornographiques au Japon. Les douaniers recherchent systématiquement les bandes vidéo dans le courrier international et les bagages à main. Dans des cas extrêmes et répétés, les contrevenants encourent des amendes mais se voient, en général confisquer leurs objets de contrebande. L'application de la loi est devenue plus stricte et plus de contrevenants se sont fait arrêter ces dernières années dans le cadre de la lutte contre le commerce de la drogue et le terrorisme.
Il existe aussi, vendue en cachette, une pornographie en plein développement appelée urabon qui ignore la censure. Ce genre prévaut spécialement sur Internet car il n'y a aucun mécanisme qui empêche sa diffusion depuis d'autres pays que le Japon. Ce n'est que le 1er novembre 1999 que ce pays a édicté des lois répressives dans le but de ne pas contrevenir à celles existantes dans les pays occidentaux. Les lolicon restent actuellement un commerce très lucratif estimé, selon le Japan Times, à trois millions d'albums pour la seule année 2006-2007.
Pornographie et religion
Il n'y a pas, au Japon de "religion" au sens que nous donnons à ce mot en occident. Les différentes "religions" qui coexistent au Japon sont plutôt des philosophies et dès lors n'opposent pas
d'interdits. Elles n'ont pas d'action régulatrice sur la pornographie et ne définissent pas l'immoralité. Leur définition est le fruit d'un consensus dans le pays. De plus, la séparation de la
religion et de l'État est complète bien avant la prolifération de la pornographie. Au cours de la période Edo, le Shogun (幕府:ばくふ, bakufu)
Tokugawa a limité les activités des religieux à la célébration les mariages et des enterrements sous le prétexte que le bouddhisme et le christianisme soutiennent les rébellions. Le shogun,
reconnaissant le danger que représentait le fanatisme religieux, ferma l'accès de la police aux leaders religieux.
La
pédopornographie
Ce n'est qu'en 2003 que le Japon a promulgué des lois réprimant la production, la distribution, la vente et la possession de pornographie concernant les enfants. S'alignant en cela sur les pays
occidentaux. Il est difficile d'appréhender le chiffre d'affaire généré par l'industrie de la pédopornographie mais le montant total généré par les seuls mangas dépasse les 5,5 milliards de
Dollars US en 2000. Ce chiffre ne représente que le quart des ventes de matériel pornographique au Japon. On estime par ailleurs que 30 à 40% des mangas renferment des images ayant trait au sexe.
Celles-ci impliquent de jeunes écolières des classes élémentaire ou du début du secondaire dans des scènes de viol, sado-masochistes, et bondage. L'âge de la majorité sexuelle étant de 13 ans au
Japon, ces œuvres ne sont pas illégales.
source Wikipedia
Mai 2025 | ||||||||||
L | M | M | J | V | S | D | ||||
1 | 2 | 3 | 4 | |||||||
5 | 6 | 7 | 8 | 9 | 10 | 11 | ||||
12 | 13 | 14 | 15 | 16 | 17 | 18 | ||||
19 | 20 | 21 | 22 | 23 | 24 | 25 | ||||
26 | 27 | 28 | 29 | 30 | 31 | |||||
|